top of page

Les
Marches
du Pouvoir

Les MARCHES DU POUVOIR est un modèle de mise en mouvement, conceptualisé en 2020 qui propose, face aux défis systémiques, de dépasser le clivage individuel / collectif pour repenser notre potentiel de transformation à travers le lien engagement / émancipation.

J'ai créé ce modèle à partir d'une réflexion transversale entre les notions de "pouvoir" et "d'organisation sociale"  telles que proposées dans la philosophie politique de Hobbes (phénoménologie du pouvoir), les techniques du théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal et la méthode d’accompagnement des 4 marches du pouvoir citoyen” d’Alinsky.

Au printemps 2024, j'ai intégré les Marches à un modèle plus large :  LA COURBE DU RÉCIT qui propose, en intégrant le travail de Paul Chefurka de visibiliser dans un contexte d’inégalités sociales et de rapports de forces, le possible chemin d’une prise de conscience sur le réel se transformant en prise de pouvoir sur celui-ci, ou comment passer d'une culture qui nous façonne à une culture que nous façonnons.

 Pour consulter une copie de cette licence, rendez-vous sur licence creative commons

Virginie Dano_©Courbe du récit et ©MARCHES DU POUVOIR (1).jpg

" C'est compliqué pour moi..."  ---- " J'ai déjà un tas de problèmes à régler ! "

"Ici on peut pas " --- " Oui, mais c'est facile pour toi !" --- "J'ai déjà essayé mais finalement j'ai lâché l'affaire "

" J'en avais marre de me justifier" ---- " Je me sentais seul.e à faire des efforts"

"Ras le bol de me faire traité continuellement d'écolo bobo." 

"TROP... cher, loin, dur, fatiguant, long, complexe ..." ---- ETC ...

Vous aussi, vous avez déjà entendu cela ?

Car oui, malgré ma croyance qu'il suffisait de sensibiliser pour faire agir, (eh non, SAVOIR n'est PAS égal à POUVOIR, on en reparle bientôt ;) force est de constater que des personnes même informées, sensibles et conscientes des transformations du monde soient dans l'incapacité à changer leurs modes de vie , voire même, que des personnes qui aient changé par conviction, aient de grandes périodes de difficulté à maintenir ces transformations.

Cela se traduisant parfois par le fameux : j' y /on y arrivera pas, en fonction de sa désillusion vis à vis de sa propre capacité d'agir ou de celle du collectif. On se sent impuissant.e.

 

Pourquoi ? Et comment dépasser cette situation ? 

​​

    LE POUVOIR    

On ne peut pas ? Mais de quel POUVOIR manquons-nous, parlons-nous ? 

​Non pas du "POUVOIR sur", mais bien du "POUVOIR de", celui de pouvoir aligner ses actes avec ses connaissances, ses valeurs, ses pensées et ses désirs, ce qui peut être compliqué dans un monde traversé par les inégalités, les rapports de force et les oppressions.

Quand on a pas le "POUVOIR de",

c'est bien souvent qu'on exerce sur nous un "POUVOIR sur"

Durant des ateliers de sensibilisation, tenter de faire naître une bascule chez les participant.e.s en comptant sur leur connaissance, leur sensibilité et leur mise en action potentielle, c'est inconsciemment faire reposer les efforts de transformation sur des épaules que l'on présuppose critiques, empathiques, désireuses ET libres de changer. 

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Cependant reprenons notre COURBE DU RECIT.

 

Après avoir "appris" qu'il y avait un problème (ex : j'ai entendu au JT parler des activités humaines provoquant un dérèglement climatique inédit), je quitte la position confortable de celui ou celle qui "croit" (le changement actuel est normal) et commence à me questionner. Après avoir fait des fresques, vécu des expériences, passé les possibles "solutions" (techniques, économiques etc...) à l'épreuve de mon esprit critique, je "comprends" que le problème à l'échelle de notre espèce est non seulement Inédit, mais aussi  Inévitable, Irréversible, Immédiat, Inégal et Injuste. Cette prise de conscience rationnelle, lorsque l'on franchit ce que j'appelle le SEUIL DES 6 i (f), nous emmène alors vers un constat difficile : Quoiqu'on fasse, le monde va changer radicalement et je dois faire le deuil d'une certaine forme de "bonheur" possible (telle qu'elle m'a été transmise par la culture dominante qui jusqu'ici influençait mes désirs.) Tout est foutu, plus rien n'a de sens.​ Là, c'est le chaos émotionnel. Peur, colère, tristesse. Ressentis par chacun.e d'une manière et avec une intensité qui lui est propre, souvent à la hauteur des croyances mises de côté.

 

C'est le chemin vers l'étape SAVOIR.

---------------------------------------------------------------------------------------

SAVOIR : Le point sensible de jonction celui d'une prise de conscience vers une possible prise de pouvoir. 

 

Mais pour commencer à gravir les marches du pouvoir et démarrer sa mise en mouvement, il va me falloir passer par une introspection consistant à : accueillir le constat et les émotions provoquées et chercher en moi ce que cet avenir incertain, autre, ouvert et possible ne vient pas contredire de croyance assez profonde et constitutive qui peut me donner une raison d'espérer, de me fictionner dans de nouveaux récits désirables. (dans le sens : que JE désire et que je construis, sans qu'ils me soient imposés).

 

Si je trouve au fond de moi une raison d'espérer, alors je pourrai formuler une intention. 

 « L'espoir n'est pas la conviction que quelque chose va bien se passer,

mais la certitude que quelque chose a un sens, quelle que soit la façon dont cela se passe »

 

VACLAV HAVEL

Cette étape d'écologie profonde et spirituelle n'est pas à négliger, elle seule peut m'éviter de SUBIR ce SAVOIR (démission) ou d'y REAGIR (défense) au lieu d'AGIR EN CONSCIENCE. (créativité).

 

Si cette étape n'est pas encore passée ou refusée, les EMOTIONS (physiques, fortes), véritables alertes cognitives et sociales, que sont la peur, la colère et la tristesse peuvent se transformer en des SENTIMENTS (états psychologiques longs et diffus) parfois immobilisants ou contre productifs : anxiété, ressentiment ou désespoir.

 

C'est alors que malgré la compréhension de la situation (dérèglement climatique ET nécessité d'agir) certain.e.s peuvent se sentir "submergé.e.s" par le découragement : On passe de j'y crois pas à on y peut rien.. par ANTICIPATION de mon "impuissance"​. 

Car oui, les émotions dites "négatives" PEUVENT A LA FOIS "pousser" à l'action ou être "immobilisantes" selon la vision qu'on possède de sa propre capacité à modifier le cours des choses.

 

Ce n'est donc pas tant l'émotion en soi qui est en cause mais notre manière de l'accueillir/ s'en saisir SELON NOTRE HABITUS SOCIAL (celui qui nous a valorisé ou non et fait croire ou non à mon/notre pouvoir d'agir)

---------------------------------------------------------------------------

A cette étape de prise de conscience solitaire (comme à n'importe quelle étape de notre engagement par la suite) il est normal, cohérent et légitime de se sentir  impuissant.e (seul et/ou incapable). La perspective de pouvoir PARTAGER ma charge mentale et mes efforts dans l'optique de ME CONSTRUIRE un NOUVEAU RECIT qui me soit propre et me parle (exemple : mettre mes enfants en sécurité en ville et pouvoir aller facilement au travail, versus atténuer les émissions de CO2 des automobiles) peut alors devenir ENGAGEANTE ! 

Le message à transmettre en atelier le plus important via la courbe du récit et les marches du pouvoir : 

Oui, tu PEUX te CONSTRUIRE une trajectoire (histoire) PERSONNELLE et HEUREUSE dans ce MONDE incertain.

Les droits culturels sont donc des droits sociaux fondamentaux à prendre en compte dans la construction d'une écologie sociale et solidaire.​

Donc, faire rimer écologie avec empouvoirement, c'est faire percevoir dans ces changements la possibilité d'un mieux être psychologique et d'une émancipation / libération qui résonne directement avec les conditions sociales, le désir et​ la capacité d'agir quotidienne de chacun.e.

 

Car le plus difficile à vivre n'est pas tant,

de ne pas réussir à changer les choses,

que de se sentir illégitime ou impuissant.e à essayer de les changer. 

    OBJECTIF   :  CRER UN CONTEXTE FAVORABLE    

Durant ces dernières années de sensibilisation auprès de publics variés (entreprises, élu.e.s, citoyen.ne.s, étudiant.e.s, organisations professionnelles, etc...) et de théâtre forum en ville et en campagne, je me suis vite rendue compte du rôle prépondérant que jouait, ce que j'appelle maintenant le CONTEXTE FAVORABLE dans nos mises en action "individuelles". ​​

J'ai un entourage compréhensif et soutenant ou du moins même s'il critique et / ou ne comprends pas mes choix, peut les respecter. J'ai une sécurité financière et professionnelle qui me permet d'explorer différents modes de vie, de consommation, d'alimentation,  de déplacement etc ... sans risques. J'ai un capital culturel qui me permet d'analyser rapidement les informations complexes et d'avoir accès à une culture qui m'aide à penser de nouveaux horizons. Je fais partie d'une classe sociale où je suis potentiellement entourée de personnes avec un niveau de conscience et des aspirations similaires et me sens dans une sécurité affective me permettant d'avoir confiance en mes propres choix. Cerise sur le gâteau, je vis dans un endroit où des changements collectifs ont déjà été mis en place ou peuvent l'être facilement. Enfin je ne subis pas d'oppressions systémiques qui influencent mes choix, je me sens "en droit" d'être pleinement qui je suis et de diriger ma vie comme je l'entends.

 

Bref ! J'ai un ou plusieurs privilèges ci-dessus qui inconsciemment, me permettent de changer des aspects significatifs de ma vie, sans risque majeur pour ma position sociale. Je dispose d'un CONTEXTE FAVORABLE.

Ce modèle n'étant pour autant pas la norme absolue, il est vrai que LE CONTEXTE FAVORABLE, souvent permis par ce que je nomme l'héritage des 3 C : CONNAISSANCES, CAPITAL, CULTURE, existe et permet un certain libre arbitre quant à l'orientation de ses actions, ce qui pour d'autres, peut constituer un véritable défi.

​​​

​​

    INDIVIDUEL ET COLLECTIF    

Dans cette perspective, il me semble difficile de parler d'action INDIVIDUELLE.

Quand un choix est-il réellement INDIVIDUEL ?

 

Il n'est parfois pas évident de mettre des panneaux solaires ou d'isoler son bâtiment lorsque l'on vit dans une copropriété, difficile de se mettre au vélo quand on habite dans une zone dépourvue de pistes cyclables, compliqué d'être végétarien quand on ne maîtrise pas la préparation de ses repas au quotidien, ardu de participer à des consultations citoyennes quand on a une carte de séjour ou encore, pas si simple d'appliquer la sobriété énergétique au quotidien quand on est un.e étudiant.e vivant en internat. 

​​

Dans un CONTEXTE FAVORABLE, le soutien collectif est bien souvent invisibilisé car intégré.

Le soutien du collectif ne me semble pas décisif, j'agis de moi-même et par moi-même assez facilement.​ 

Cependant, individuel et collectif ne se distinguent pas si facilement... car l'individu en lui-même est une construction sociale. 

De même le collectif traversé de relations interpersonnelles, n'est pas un groupe homogène.

​​

Or souvent, devoir "agir individuellement" pour changer le monde nous donne l'illusion de devoir devenir des héros  et devoir "agir collectivement" pour changer le monde celle de devoir mettre tout le monde d'accord.

Alors que faire des changements collectifs nécessite un grand travail sur soi,

tout comme évoluer personnellement demande des liens sociaux encapacitant.

En demandant aux personnes ce qu'elles peuvent faire individuellement et/ou collectivement durant des ateliers de sensibilisation, on les positionne de fait dans l'exercice d'un "listing" dualiste. Opposer de manière factice l'un à l'autre, c'est faire croire à une vrai différence de fait, alors que l'expérience tout comme la sociologie nous montre que l'un se confond, se conjugue avec l'autre, est constitutif de l'autre, notamment dans le chemin qui mène vers la réalisation des fameux "post-its actions ;) "de ce "listing".

On arrive alors au paradoxe, de devoir individuellement, grâce à son esprit critique et son courage, se libérer d'une société néolibérale reposant sur l'individualisme. (et même sur l'individualisation).

Dire aux participant.e.s, que les changements individuels amènent les changements collectifs est tout aussi faux/vrai que de dire que les changement collectifs provoquent les changements individuels.

Il n'y a pas de prédominance, il n'y a pas d'ordre.

Tout comme le savoir porte à l'action et l'action au savoir.

D'autant que les frontières sont très floues : une entreprise au sein d'un secteur, un arrondissement dans une ville, une espèce au sein d'un écosystème etc ...peuvent être pensés comme acteurs "individuels" versus un "collectif".

J'ai créé les MARCHES DU POUVOIR pour proposer une vision alternative, plus organique avec l'envie d'évoquer l'alternance entre des "modes d'actions" : personnel et participatif, des "qualités": autonomie et responsabilité et des "rôles" : mobilisateurice, acteurice et facilitateurice... dans l'idée de centrer le focus sur la qualité des LIENS qui, s'exerçant entre "individuel et collectif "nous nourrissent et nous emmènent vers plus de pouvoir d'agir.

Couper le lien constitutif entre individu et collectif est une méthode d'isolement traditionnelle des régimes oppressifs.

La solidarité est une résistance collective.

   LES 4 POSTULATS DE BASE   

 

1 -  Sous chaque changement systémique se cache un changement culturel.

 

2 - Dans une logique de transformation globale, face aux défis qui menacent le vivant et questionnent notre humanité, la distinction ou opposition individuel / collectif n’est pas assez pertinente, ni opérante pour susciter le changement. 

 

3 - Dans un monde traversé d'inégalités et d’oppressions systémiques, dépasser le vécu d’une “impuissance”, nécessite de comprendre, et au besoin de rééquilibrer les rapports de forces existants et leurs traductions culturelles. Dans cette perspective, le changement de culture va de pair avec un processus d’émancipation et inversement. Cet engagement peut prendre n’importe quelle forme artistique, spirituelle, politique et/ou sociale.

 

4 - La transformation culturelle nécessaire aux changements globaux passe par une prise de conscience et un dépassement des freins systémiques que sont à chaque étape : 

 

1) les biais cognitifs

2) les souffrances psychologiques

3) les oppressions systémiques

4) les systèmes de gouvernance

et par le rééquilibrage des instruments de pouvoir que sont : 

LA VISIBILITE

LE CAPITAL (moyans d'actions)

LE RESEAU

   NARRATIF ET COMPLEXITE   

LA COURBE DU RECIT, fondée sans données statistiques, schématise un processus. Il ne doit pour autant pas être réduit à une vision simpliste d’origine intuitive ni présenté comme un outil théorique abstrait à valeur universelle. Il est le fruit d’une réflexion théorique sourcée, d’une praxis et du croisement de plusieurs modèles pré-existants.  Elle ne doit pas être présentée comme une simple bascule culturelle résultant du passage direct et systématique, d’une prise de conscience à une prise de pouvoir sur les récits. 

 

De même les MARCHES DU POUVOIR ne sont pas une simple “méthode” de passage à l’action collective. Elles peuvent être utilisées pour inspirer une stratégie du changement et d’accompagnement qui recherche l’impact systémique, mais invitent avant toute chose à se placer dans une démarche réflexive qui légitime nos émotions, questionne notre position sociale et notre parcours personnel pour faciliter l’action. La simplicité des mots utilisés ne doit pour autant pas occulter la réflexion soutenant leur utilisation. Par ailleurs, une attention particulière doit être apportée à leur interprétation : 

 

  • POUVOIR =  POUVOIR (de) et non POUVOIR (sur)

 

  • SAVOIR n’est pas une accumulation de connaissances mais une expérience réflexive invitant à prendre conscience d’un constat, de l’émotion qu’il provoque et de l’intention qu’il suscite en chacun.e. SAVOIR n’est pas POUVOIR mais la condition possible d’une mise en mouvement. 

 

  • FAIRE SAVOIR, ne consiste pas en une sensibilisation (des autres) rationnelle, mais à une mise en VISIBILITÉ d’un constat, d’une émotion et/ou d’une intention. L’objectif n’est pas de “mettre au courant” de manière intellectuelle mais bien de (SE) MOBILISER.

 

  • FAIRE n’est pas être en action de construction et/ou d’innovation. C’est une EXPLORATION de ses propres capacités, de nouvelles manières de faire et d’être, un moment de dépassement qui peut aussi consister à FAIRE silence, FAIRE une pause à NE PAS FAIRE.

 

  • FAIRE FAIRE ne doit pas être compris dans un sens autocratique ou prescriptif. C’est une étape de facilitation / coopération où l’individu se met AU SERVICE DE… Pour un individu privilégié, cela peut consister en un rééquilibrage de son propre pouvoir. Pour que les autres puissent FAIRE, il faut alors volontairement LAISSER FAIRE.

Appel de Saul Alinsky :

 

Ne vous découragez jamais, l’histoire de l’humanité est pleine de surprises et de rebondissements ; ne fuyez pas la réalité, regardez là bien en face, étudiez-là pour trouver des brèches subversives ; prenez conscience de vos atouts : issus des classes moyennes, vous êtes les mieux placés pour comprendre leurs préoccupations, leurs langages, leurs aspirations ; rapprochez vous des organisations existantes, les associations de consommateurs, les mouvements féministes, écologistes, civiques ; aidez ces organisations à acquérir davantage de pouvoir, utilisez au maximum cette possibilité que nous avons encore, dans nos démocraties restreintes, de pouvoir nous organiser, de repousser les limites de la loi, d’obliger les autorités à composer avec vous ; n’oubliez jamais qu’une fois que les personnes sont organisées pour lutter sur un problème aussi banal que la pollution, elles peuvent ensuite s’attaquer à des questions beaucoup plus importantes ; augmentez patiemment la radicalité des actions, appuyez-vous sur les réactions répressives des autorités pour remettre en question tous les systèmes d’oppression qui affectent l’ensemble de la société ; unifiez les organisations locales au niveau national et international ; construisez patiemment les bases d’une organisation politique solide, autogérée et durable ; n’oubliez jamais qu’une vraie révolution commence quand elle est dans le cœur et l’esprit de la population ; les classes moyennes sont engourdies, désemparées, épouvantées, stressées, introduisez de l’action et de l’aventure dans cet univers morne et triste ; et, enfin, insistez inlassablement sur le fait que l’entraide est raisonnable et subversive, qu’on ne peut plus vivre sa vie dans son coin, ne se préoccuper que de son bien-être personnel sans se soucier de celui des autres, que si nous ne nous saisissons pas collectivement des problèmes mondiaux, nous allons vers la barbarie.

Saul Alinsky

Art Durable

© 2023 par AD Art Durable. Créé avec Wix.com

bottom of page